Franz Liszt
Les Consolations (arr. pour cordes Nicolas von Ritter-Zahony, Kevin Juillerat)
Frédéric Chopin
Concerto pour piano
Bela Bartòk
Danse roumaines
Piano, François Killian
Notes de programme
Si les instruments de musique étaient des animaux, le piano serait à mi-chemin entre le rhinocéros et le caméléon ; il partage avec le premier un corps imposant (600 kg pour le piano et 3 tonnes pour l’animal) capable de pointes de vitesses impressionnantes (50 km/h!). Mais ce sont les qualités de métamorphe du second qui en ont fait l’instrument de prédilection des compositeurs romantiques. En effet, on oublie qu’ils étaient bien souvent des virtuoses avant d’être des créateurs ; que sous leurs doigts magiques, ce mastodonte se changeait en ballerine ; que dans leurs improvisations, ce n’était pas l’acier des cordes qu’il faisaient entendre, mais la variété sonore infinie d’un orchestre imaginaire; ils avaient sous leurs doigts toute la musique du monde.
C’est ce lien entre virtuoses et compositeurs - entre piano et orchestre - que nous voulons explorer dans ce programme. Ainsi les Consolations de Liszt, œuvre intimiste et spirituelle, est à mille lieue de l’image mondaine du compositeur. Une écriture réduite à l’essentiel et dans laquelle chaque son est chargé de sens. En la transcrivant pour orchestre à cordes, nous voulons montrer sa profondeur, à quel point le piano ici n’est qu’un médium dont le son est transfiguré.
Dans ses « danses Roumaines », Bartók nous restitue la musique qu’il a entendue lors de ses voyages : c’est la flûte du berger, le violon tzigane, les danseurs.... Bref c’est tout un village qu’il fait revivre. C’est au piano que le compositeur était le plus à l’aise pour rendre ces mélodies déchirantes et ces rythmes entraînants, comme en témoignent les enregistrements conservés. La transcription pour orchestre à cordes, noble et généreuse, est l’une des nombreuses versions existante de cette suite de danse, dont chacune en dévoile un charme particulier.
Mais c’est dans l’œuvre de Chopin, plus que dans aucune autre, que les talents de virtuoses et de compositeurs trouvent leur synthèse la plus parfaite. Enfant prodige, concertiste adulé, il se consacrera exclusivement à l’écriture pour le piano dont il révolutionnera la technique. Dans ce premier concerto pour piano écrit à l’âge de vingt ans se trouvent déjà tout les ingrédients qui formeront son style inimitable, en particulier ces mélodies mélancoliques dont les envolées lyriques font chavirer nos cœurs.
Pour rendre honneur à cette œuvre exceptionnelle, la Camerata Ataremac est fière d’inviter François Killian. Il est Lauréat des plus grands concours internationaux : le Concours Chopin de Varsovie, le Concours Arthur Rubinstein de Tel-Aviv ainsi que les Piano Masters de Monte-Carlo. En 1981, François Killian remporte le prestigieux Concours ARD de Munich.